Next Eleven (N-11) - Egypte, Nigeria et Iran. Marchés oubliés ? [Ch. III]

Next Eleven (N-11) est un terme très large. Comme nous le savons déjà depuis première partie i Partie II cycle, N-11 n'est pas un groupe homogène de pays. Certains d'entre eux sont traités avec négligence par les investisseurs. Des exemples de ces pays sont les représentants africains de Next Eleven et l'Iran. Les raisons pour lesquelles les investisseurs évitent ces marchés varient. Dans le cas de l'Égypte et du Nigeria, la raison la plus probable est que les investisseurs institutionnels ont tendance à traiter l'Afrique comme une seule région. Le moyen le plus simple pour eux de se faire connaître des entreprises africaines est de passer par le marché de Johannesburg (Afrique du Sud). Dans le cas de l'Iran, la raison en est les sanctions qui ont exclu ce pays de l'accès aux capitaux occidentaux. Cela a rendu l'investissement dans ce marché beaucoup plus difficile pour les investisseurs individuels et institutionnels.

Dans cette section de l'article, nous fournirons des informations sur les économies Égypte, Nigéria oraz L'Iran, et nous vous présenterons les manières d'investir sur ces marchés du point de vue d'un investisseur européen et américain.

Egypte – toujours en dessous de son potentiel

L'Égypte est la plus grande économie d'Afrique. Sur la base de la parité de pouvoir d'achat, l'Égypte est la 18e plus grande économie du monde. Son PIB (PPA) est estimé à environ 1 800 milliards de dollars. Le pays est très peuplé. Sa population est d'environ 109 millions d'habitants. Cela donne à l'Égypte la 14ème place dans le monde en termes de population vivant dans un seul pays. Il n'est donc pas surprenant que dans les années à venir, le pays gagne en importance sur la scène internationale.

Comme dans le cas du Bangladesh, l'Égypte a également bénéficié des réformes du marché. La privatisation a augmenté la productivité, tandis que la libéralisation du commerce des terres a augmenté l'efficacité de l'agriculture. En conséquence, le taux de pauvreté dans le pays a diminué. Le développement des exportations, conjugué à l'enrichissement de la société, se traduit par une baisse du chômage. En 2023, le taux de chômage de ce pays est de 7,5 %.

Grâce aux réformes politiques, l'Égypte a levé le contrôle des prix dans de nombreux domaines et réduit les subventions dans de nombreux domaines économiques. Cela a aidé à commercialiser l'économie. La libéralisation des prix a d'abord augmenté l'inflation, mais a permis l'introduction de principes de marché sains. La libéralisation de l'économie a fait pousser de petites entreprises comme des champignons après la pluie. Cela a augmenté la demande de main-d'œuvre, ce qui a permis une migration partielle des personnes de la campagne vers les villes. Cela a permis une augmentation de la productivité de l'économie, car les gens ont quitté les villages surpeuplés pour trouver des emplois mieux rémunérés dans les villes.

Source: Banque mondiale

Traditionnellement, les grandes villes sont devenues des îlots de richesse, attirant les populations des zones rurales. L'augmentation de l'urbanisation a amélioré l'efficacité de l'allocation des ressources et accru la productivité de l'économie. Cela était dû au fait que, dans les campagnes, les gens travaillaient souvent dans de petites exploitations peu efficaces. La transition de ces travailleurs vers le secteur des services ou l'industrie a contribué au développement d'autres branches de l'économie. Le marché immobilier égyptien des grandes agglomérations en a également profité. 

Le pays a une structure d'exportation très diversifiée. Cependant, pas moins de 25 % des exportations proviennent de vente d'hydrocarbures et de produits pétrochimiques. L'un des produits d'exportation les plus importants est gaz naturel, vêtements, coton, produits médicaux, produits pétrochimiques et légumes, fruits et céréales. En outre, le pays exporte également ciment, acier ou céramique.

Il convient de mentionner que l'Égypte est ouverte aux investisseurs étrangers, encouragés par des coûts de production toujours compétitifs et une population nombreuse. La pyramide démographique est également attrayante, ce qui laisse espérer une croissance du marché à long terme.

Secteur bancaireencore fortement nationalisé. Les banques publiques contrôlent environ 60 % des dépôts. Le marché des capitaux a son centre au Caire. Il convient toutefois de rappeler que la bourse égyptienne est locale. L'indice le plus important est EGX 30, qui regroupe les actions les plus importantes et les plus liquides du marché boursier égyptien.

Il convient de mentionner quelques entreprises qui jouent un rôle important dans l'économie. C'est par ex. Société de fabrication automobile El Nasr. C'est une entreprise publique qui produit de nombreuses voitures immatriculées par des sociétés étrangères (dont Kia, Jeep, Peugeot). Vous ne pouvez pas oublier non plus Société d'engrais Abu Qir. C'est le plus grand producteur d'engrais azotés en Égypte. Il joue également un rôle important sur le marché des engrais EBIC (Société égyptienne des industries de base), qui est le plus grand producteur d'ammoniac du pays.

Lyxor Pan Afrique UCITS ETF

Un investisseur européen ne peut pas utiliser trop ETF. Pour une exposition à l'Égypte, il peut le faire en achetant Lyxor Pan Africa UCITS ETF. La part de l'Égypte dans cet ETF est de 12,5 %. Il s'agit principalement d'une exposition à une banque égyptienne : CIB Bank Egypt (plus de 10% des actifs de l'ETF).

Graphique Lyxor Pan Africa UCITS ETF, période hebdomadaire. Source : TradingView

VanEck Egypte Index ETF

Une autre idée pour s'exposer au marché égyptien est d'acheter l'ETF VanEck Egypt Index. L'ETF a été créé en 2010, mais n'a pas levé beaucoup de capitaux jusqu'à présent. Les actifs sous gestion (AUM) s'élèvent à un peu plus de 14 millions de dollars. Ce n'était pas le meilleur investissement des 10 dernières années. Regardez simplement le tableau.

Graphique VanEck Egypt Index ETF, période hebdomadaire. Source : TradingView

L'Iran sous le poids des sanctions

L'économie iranienne a dû fonctionner dans des conditions difficiles pendant de nombreuses années. Cela est dû au fait que le pays a été assez souvent soumis à des sanctions par les pays de "l'Occident". La raison était le développement "énergie nucléaire". Israël et les États-Unis pensent que l'Iran développe des projets d'armes nucléaires. Il s'agit d'une violation des règles de non-prolifération pour la production d'armes nucléaires. Des sanctions ont donc été appliquées pour convaincre l'Iran de revenir sur sa décision concernant le développement de son programme nucléaire.

Les sanctions ralentissent le développement, mais créent en même temps des conditions propices à l'expansion de la production nationale. L'Iran, après la révolution islamique il y a des décennies, a abandonné l'économie de marché libre. Actuellement, c'est un pays qui, d'une part, compte une part importante d'entreprises publiques et, d'autre part, permet le développement d'entreprises privées. Cependant, le fonctionnement des entreprises privées est entravé par le fait que les prix de certains produits sont réglementés par le haut. Cela s'applique en particulier prix de l'alimentation et de l'énergie.

L'une des plus grandes ressources de l'Iran sont les hydrocarbures. Le pays détient 10% des réserves mondiales huile et 15 % de gaz naturel. Théoriquement, le pays pourrait profiter des prix élevés du pétrole pour moderniser rapidement son économie. Malheureusement, les sanctions et le manque de volonté de mener des réformes économiques l'ont empêché. En conséquence, l'Iran est passé par "décennie perdue"où le taux de croissance s'est considérablement ralenti.

Source: Banque mondiale

La plupart des recettes d'exportation proviennent de la vente de pétrole et de gaz naturel. Les revenus des hydrocarbures ont subventionné certains produits, tels que la nourriture importée et le matériel médical. Les subventions ont permis de maintenir des prix bas pour les produits les plus nécessaires. Cela vous permet de calmer l'ambiance sociale. Cependant, cela réduit la productivité et entrave le développement des petites et moyennes entreprises.

L'Iran a une bonne structure démographique et des indicateurs de développement humain très élevés. Cela contraste avec une économie fermée dans laquelle peu de pays sont prêts à investir. Cela provoque une lente fuite des cerveaux. Les gens qui ne sont pas d'accord avec "Gestion de l'Etat islamique" décider d'émigrer. Malgré ses problèmes, l'Iran possède l'un des plus grands potentiels de développement dans les années à venir. Fait intéressant, il ne doit pas s'intégrer aux pays occidentaux, mais se concentrer uniquement sur la coopération économique avec la Chine.

Il existe une bourse en Iran dont le siège est à Téhéran. Cependant, l'accès à l'investissement dans des actions de sociétés iraniennes est très limité. Pour cette raison, il est impossible de trouver des solutions d'investissement pour le titulaire de compte d'investissement régulier.

Nigéria – une grande population : une chance pour le développement ou un boulet et une chaîne ?

Avec l'Égypte, le Nigéria est la plus grande économie d'Afrique. Le pays est célèbre pour son propre ressources pétrolières. De plus, il connaît assez souvent une instabilité politique. Qu'il suffise de mentionner les problèmes avec la guérilla dans le nord du Nigeria.

Le pays est classé parmi les marchés sous-développés. En 2005, il avait un bel avenir devant lui. D'importantes réserves de pétrole devaient aider à transformer le pays. Malheureusement, le Nigeria n'a pas pleinement profité de cette opportunité. Cela peut être vu dans le tableau ci-dessous. Le PIB par habitant (PPA) est très faible. De plus, la distance entre l'Egypte et le Nigeria ne fait que s'élargir.

Source: Banque mondiale

Le pays, malgré ses ressources, a un très faible PIB par habitant. C'est un obstacle au développement, car avec une population en croissance rapide, il est difficile de créer suffisamment d'emplois bien rémunérés. En conséquence, les emplois simples à bas salaires dominent. De plus, l'accroissement naturel dans une économie faible crée des problèmes de développement. Chaque année, 4 à 5 millions de personnes supplémentaires entrent sur le marché du travail. L'économie croît lentement pour un pays avec un tel niveau de développement (environ 3%). En conséquence, il est incapable de fournir un emploi à un si grand nombre de personnes. Le chômage au Nigeria est estimé à plus de 40%. Donc l'augmentation naturelle ne fait qu'exacerber le problème. Pour l'instant, il n'y a aucune perspective d'amélioration de la situation. Ils créent de telles conditions népotisme oraz corupcja. Dans le même temps, l'augmentation du chômage se traduit par une radicalisation de la société, ce qui peut contribuer à la déstabilisation du pays.

Le budget de l'État repose en grande partie sur les exportations de pétrole. Il représente plus de la moitié des recettes budgétaires, même si l'industrie pétrolière représente moins de 10 % du PIB. Le Nigéria représente à lui seul environ 2,7 % de l'approvisionnement mondial en pétrole. 

Le pays est également aux prises avec agriculture inefficace. La raison en est la pauvreté, qui empêche l'introduction d'une agriculture plus mécanisée. La consommation d'engrais est également assez faible. L'augmentation de l'efficacité de ce secteur est cruciale avec une population en croissance rapide.

C'est aussi un obstacle majeur au développement faible niveau d'instruction générale. Cela entraîne une sous-utilisation du capital humain. Une société sans instruction est moins productive. Ceci, à son tour, se traduit par un faible PIB, qui limite les investissements dans l'éducation. Il est nécessaire que le gouvernement et les collectivités locales mettent en place de vastes projets de développement.

Le grand avantage du pays est secteur bancaire bien développé. Il est considéré comme le plus grand d'Afrique. Il convient de mentionner que le système bancaire de la société est beaucoup plus vaste que dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest. Un secteur bancaire développé et stable peut être un cheval de bataille pour tout le pays. Il suffit d'améliorer l'offre de financement des entreprises pour les petites et moyennes entreprises.

FNB mondial X MSCI Nigéria

Si la situation économique du pays ne fait pas peur à l'investisseur, alors il existe un ETF exposé à ce marché. Il s'agit de l'ETF Global X MSCI Nigéria. C'est un ETF assez cher. Son coût de la vie annuel (TER) est de 0,83 %. Malgré le fait qu'elle a été créée en 2013, elle a levé peu de capitaux jusqu'à présent. Le total des actifs sous gestion s'élève à environ 45 millions de dollars. L'élément le plus important de ce fonds est Dangote Cement PLC, qui détient plus de 13 % du portefeuille. Il convient de noter que la performance des ETF est désastreuse pour l'investisseur à long terme.

Graphique Global X MSCI Nigeria ETF, période hebdomadaire. Source : TradingView

Courtiers proposant des ETF et des actions

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Résumé : plus de questions que de réponses

L'Egypte, le Nigeria et l'Iran, bien qu'appartenant au N-11, ont une situation complètement différente des deux groupes précédents. Ce ne sont pas les meilleurs en termes de développement. Ils ne se développent pas aussi vite que la partie asiatique de Next Eleven. L'Egypte et l'Iran sont au milieu en termes de développement économique. Les deux pays ont une bonne situation démographique et une chance de croissance économique dans les années à venir.

Le développement de l'Iran est entravé par des sanctions qui empêchent les importations de produits occidentaux qui contribueraient à moderniser plus rapidement l'économie. La Chine, qui est le principal partenaire commercial, tente de profiter de la situation. Peut-être accéléreront-ils la transformation du pays. Cependant, le PIB par habitant (en tenant compte de la parité) est toujours inférieur à la moyenne mondiale. Certes, l'ouverture de l'économie aux échanges avec le monde entier serait une opportunité forte pour accélérer la croissance. Il semble que nous devrons attendre cela.

L'Égypte, à son tour, se transforme économiquement. Auparavant, l'économie pansait ses plaies après le printemps arabe et l'instabilité politique du pays depuis de nombreuses années. Aujourd'hui, l'Égypte a retrouvé le chemin de la croissance. Cependant, il doit se concentrer sur la transformation économique (plus de dépenses en recherche et développement) pour éviter le sort d'une usine d'assemblage bon marché et rivaliser sur les marchés mondiaux uniquement sur le prix.

Le Nigéria, en revanche, n'a pas été en mesure de capitaliser sur le précédent boom du marché pétrolier. Le pays n'a pas été en mesure de se moderniser rapidement. La raison en est l'appareil étatique inefficace, la forte corruption et l'instabilité politique. Cela ne signifie pas que le Nigeria n'a pas de potentiel de croissance rapide. L'élite politique n'a qu'à assurer les conditions du développement économique (loi transparente, réduction de la corruption). Mais cela arrivera-t-il réellement ?